Cours

Les courants photographiques

  • Pictorialisme (1885): afin de rivaliser avec la peinture, le pictorialisme s'affirme dans le dernier tiers du XIXème Siècle. Son intention est double, s'écarter autant que possible de la réalité et faire naître l'émotion artistique.

    Le mouvement pictorialisme de 1890 à 1914 occupe une place charnière dans l'histoire de la photographie, dérivé du terme anglais « picture » (image), ce mouvement se constitue autour de l'idée de faire entrer la photographie parmi les beaux-arts. La mise au point vers 1880 de nouveaux appareils photographiques instantanés, de petit format et au fonctionnement simplifié, mettent à la portée d'un large public d'amateurs le procédé élaboré par Daguerre en 1839. Luttant contre la standardisation des images qui découlent de cette révolution technique, une catégorie d'amateurs issus de la bourgeoisie s'efforce d'élaborer une esthétique photographique propre et de placer l'acte artistique au cœur même de la pratique de la photographie, en s'agissant de proposer une autre mise en image du réel, en privilégiant la sensibilité de l'artiste-photographe.

    Explorant les genres artistiques traditionnels tels que le portrait, le paysage ou la vue d'architecture, les photographes pictorialistes s'attachent à mettre en avant la vision du sujet et à transformer le réel à l'aide d'artifices divers tels que flous, effets de clair-obscur ou cadrages tronqués, ainsi que des techniques sophistiquées de tirage autorisant l'intervention manuelle.

  • Photo-Sécession (1902): mouvement fortement influencé par le pictorialisme dont il est issu. Son fondateur, Alfred Stieglitz, le crée en 1902, il se caractérise par des effets de flou, de frottés, par toutes sortes d'opération manuelles susceptibles d'estomper les contours des formes. Ce mouvement veut libérer « la photographie de la domination de la peinture » et élever la photographie à l'art photographique.

    L'appellation Photo-Secession désigne un groupe de photographes qui sont les premiers, aux États-Unis, au début du 20eme siècle, à vouloir faire reconnaître la photographie comme un art à part entière. Mené par Alfred Stieglitz, le groupe de la Photo-Secession compte également dans ses rangs Edward Steichen, Clarence H. White, Gertrude Käsebier et Alvin Langdon Coburn.

    Après avoir rompu avec le Camera Club de New York en 1902, ces photographes, acquis à l'esthétique nouvelle du pictorialisme utilisent divers procédés afin d'obtenir des effets visuels rappelant le dessin, la gravure ou la peinture à l'huile. Cette démarche leur est inspirée par des mouvements artistiques européens tel que le Linked Ring en Angleterre, qui affichent des objectifs comparables.

    Les membres de la Photo-Secession défendent activement leurs idées. Stieglitz fonde en 1903 la célèbre revue trimestrielle « Camera Work» et ouvre l'établissement appelé « Little Galleries of the Photo-Secession, » ou « 291 », selon le numéro du bâtiment sur la Cinquième Avenue de New York, où les photographes affiliés au mouvement peuvent exposer leurs travaux. En 1910, la Photo-Secession patronne une exposition internationale où sont présentées plus de cinq cents œuvres émanant non seulement de ses membres, mais aussi d'autres photographes qui partagent leurs préoccupations esthétiques. Cette exposition colossale, qui occupe plus de la moitié de l'Albright Art Gallery sur l'avenue Buffalo de New York, constitue une étape décisive dans l'acceptation de la photographie comme une forme d'art autonome.

    Dès 1910, toutefois, des divisions apparaissent au sein de la Photo-Secession, si certains continuent de manipuler leurs négatifs et leurs tirages en se référant à l'esthétique picturale, d'autres finissent par voir dans ces interventions, qui altèrent les tons et la texture des images, une négation des spécificités visuelles et matérielles de la photographie, ce désaccord eut bientôt raison de la cohésion du groupe en 1917.

  • Straight Photography (1916) : comparé à Photo-Sécession, la « photographie pure » propose un rapport au monde plus direct. Mouvement initié par l'américain Paul Strand, s'inspire de cette liberté pour s'opposer au pictorialisme et glorifier une image nette, dynamique, objective et résolument moderne, à l'image du constructivisme, en refusant totalement toute intervention sur le négatif et le tirage.

    Les œuvres deviennent très graphiques, parfois abstraites, et le moindre détail dans la chaîne de l'image photographique est scrupuleusement pris en compte, les photographes travaillent en studio ainsi qu'à l'extérieur en lumière naturelle.

  • Nouvelle objectivité (1918): courant qui naît au lendemain de la première guerre mondiale en Allemagne. La démarche artistique consiste à illustrer la réalité sociologique récemment dévastée, rigueur et exactitude sont les deux maîtres mots du mouvement.
  • Surréalisme (1924) :courant littéraire initié à l'origine par André Breton, le surréalisme photographique fait son apparition en 1924 sous l'égide de l'artiste hongrois Laszlo Moholy-Nagy. L'idée principale est de représenter uniquement des traces plus ou moins définies d'objets disparus. Pour y parvenir, Mohly-Nagy et Man Ray exploitent une nouvelle technique, le photogramme, technique n'utilisant que la lumière et un support sensibilisé.

  • Nouvelle vision (1927) : grâce à l'apparition sur le marché de petits appareils maniables, comme le Leica, ces appareils donnent une nouvelle liberté à la photographie, avec l'abandon de la prise de vue frontale et horizontale héritée du siècle précédent, le courant permet aux photographes de pouvoir adopter lors des prises, des angles inédits, plongée, contre-plongée, vision latérale, ils structurent et fragmentent les clichés par des diagonales dynamiques et des cadrages en plan rapproché.

  • Photographie humaniste (1930), le courant apparait en 1930 à Paris et connait un grand essor entre 1945 et 1960, approche photographique qui fait appel au pouvoir émotionnel et descriptif des images, qui place avec compassion, l'humain au cœur de ses préoccupations.

  • Photographie directe et le Groupe f/64 (1932) : dans les années 30, un groupe de photographes californiens, avec comme chef de file Edward Weston en compagnie de Ansel Adams et de Imogen Cunningham, souhaitant conserver une photographie pure et directe, fondent le Groupe f/64, nom correspondant à la plus petite ouverture du diaphragme de l'objectif, assurant la plus grande profondeur de champ maximum, restituant une image très nette du premier plan au dernier plan. La rigueur de leurs techniques photographiques produit une épuration visuelle de la réalité avec un démarche allant de la perfection lors de la prise de vue jusqu'à celle obtenue au tirage.

  • Le Photojournalisme et la photographie de reportage

  • Photographie subjective (1950 ) :à la fin des années 1940 des photographes interrogent leur art. Par cet acte, l'introspection et l'abstraction se développent ce qui place l'image comme des équivalents d'émotions et de pensées personnelles. Otto Steiner est à l'origine de ce courant, il sera suivi par Minor White ou encore Aaron Siskind.

  • Nouvelle topographie (1970) : dans les années 1970, des photographes tels que Robert Adams ou Hilla Becher décident de relever par l'image le paysage tel qu'il est. Ils mettent en place une nouvelle cartographie regroupant des données scientifiques, sociologiques et écologiques.

  • Photographie et l'art conceptuel (1970) :dans les années 1970 et 80, la frontière entre la photographie et les autres arts s'amenuise. Des artistes du mouvement Pop Art, Andy Warhol, Pierre et Gilles désacralisent l'image en la considérant comme un matériau au service de l'œuvre finale.

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